« Vive l’Italie ! » entonne Le Populaire qui consacre toute sa première page à « La défaite autrichienne » selon le titre de l’éditorial de Gaston Veil.
Le 15 juin, les forces austro-hongroises ont déclenché une vaste offensive sur la Piave, dans l’espoir d’enfoncer une seconde fois (après Caporetto) les lignes italiennes. L’offensive s’est épuisée au bout de quelques jours mais a coûté 150 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers à l’assaillant. Le commandant des troupes italiennes, le général Diaz, s’est contenté de contenir l’assaut et de repousser l’ennemi de l’autre côté de la rivière. Il attend l’automne, quand il aura réorganisé ses troupes, pour lancer la contre-offensive.
Ce succès d’un allié qu’on a connu au bord de la rupture il y a peu est ressenti comme un heureux présage en France.
Gaston Veil écrit :
« Cette victoire aura des répercussions sur l’ensemble du front. Nous avons traversé depuis quelques semaines une période critique. Nous n’en sommes pas encore sortis, mais nous avions besoin d’un événement heureux qui contrebalançât l’effet produit sur nous par l’avance des Allemands à Château-Thierry. Cet événement heureux est enfin arrivé. La victoire des Italiens sur la Piave montre que nos ennemis ne sont ni plus forts, ni plus malins que les autres et qu’ils ne peuvent éviter certains revers ».
Rien de tel pour le moral qu’un rayon de soleil italien.