jeudi, 30 août 1917

Viens voir le héros de Verdun

Après un printemps couleur de révoltes, les premières victoires de l’été sont célébrées par les autorités et les journalistes de commande par un déluge de louanges, pour les soldats-héros, propre à nettoyer le ciel des dernières scories des mutineries.

 

« Devant MM. Poincaré et Painlevé et le général Pétain ont défilé ce matin, sur un plateau de la Meuse, dans une apothéose de gloire et de lumière, les héros de la dernière bataille de Verdun… ce sont les belles divisions de la deuxième armée du général Guillaumat.

« Mais que dire d’une revue passée près du champ de bataille, au lendemain de la victoire, dans le bruit de la canonnade qui rugit au loin, où les hommes, encore frémissants de la lutte, n’ayant pas eu le temps de s’astiquer comme aux jours de parade, défilent les vêtements glorieusement lacérés, maculés de boue fraîche des tranchées et dont les rangs éclaircis évoquent le souvenir des camarades tombés en héros pour la France ? Il n’est pas de spectacle plus grandiose et plus prenant ». (Le Phare)

 

 

La propagande commande et le lyrisme guerrier emporte le journaliste qui construit à coup de formules le mythe des héros de Verdun.

 

Les succès remportés par les soldats de Guillaumat à Verdun attirent les personnalités politiques sur le champ de bataille.

Après la visite  du président de la République le 30 août, de Clemenceau le 15 septembre, du roi des Belges le 22 septembre, du roi d’Italie le 27 septembre, du président portugais le 7 octobre, des Américains (dont l’industriel Mac Cormick) le 8 octobre, sont annoncés les Japonais, l’évêque de Tarragone….

 

 

v 30 août

Clemenceau à Verdun le 15 septembre 1917