samedi, 26 janvier 1918

Une affaire d’espionnage

Sous ce titre, Le Phare et Le Populaire publient le communiqué suivant :

 

« Après deux jours de débats et un quart d’heure de délibération, le Conseil de guerre de la 11e région, siégeant à Nantes, a rendu son jugement dans une grave affaire d’espionnage. Les accusés étaient au nombre de quatre :

 

Le soldat Paul-Xavier Pélissier, 27 ans, du 141e d’infanterie, déserteur et contumax ; Augustine-Joséphine-Manuela Alvarez, 41 ans, artiste lyrique, née à Cognac ; Victorine Faucher, 22 ans, artiste lyrique née à Périgueux ; Gustave-Roger-Charles Gitton, 25 ans, des Sables-d’Olonne, matelot de l’Etat.

           

Tous quatre étaient accusés d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi, soit en France, soit en Espagne, en faisant envoyer aux Allemands, en 1916 et 1917, des documents de nature à nuire à la Défense nationale.

Les débats ont eu lieu dans le plus strict huis-clos… Pélissier et les deux femmes sont reconnus coupables à l’unanimité ; Gitton par six voix conter une : celui-ci bénéficie des circonstances atténuantes.

En conséquence, les femmes Alvarez et Faucher sont condamnées à mort ; Pélisssier est condamné à mort par contumace ; le matelot Gitton est condamné à cinq ans de travaux forcés…

On prête au matelot l’intention de se pourvoir en révision. Les deux femmes, dont l’attitude a été calme, ne se pourvoiraient pas, bien qu’elles aient aussi dénié les faits d’espionnage ».