mardi, 29 avril 1919

Un 1er mai sous surveillance

« En vue de préparer la manifestation du 1er mai, l’Union locale des syndicats ouvriers de Nantes avait convoqué à la salle Colbert, dimanche après-midi, les membres de ces organisations… Les travailleurs des deux sexes et de toutes corporations… prennent l’engagement de chômer le 1er mai et de participer à la démonstration, qu’ils veulent pacifique, qui se déroulera en ce jour mémorable de revendications prolétariennes, pour affirmer la volonté de la classe ouvrière d’obtenir la journée de huit heures dans toutes les corporations…. Réclament l’amnistie générale pour tous les délits politiques, syndicalistes, militaires. Protestent contre l’intervention en Russie, contre la censure… pour la démobilisation et la signature d’une paix juste et durable… ». (Le Phare du 29 avril)

 

Difficultés économiques, vie chère, chômage, révolution russe… Les ingrédients d’une explosion sociale sont réunis et les autorités craignent les défilés du 1er mai.

Au GQG, le général Buat notait dans son Journal hier :

« Reçu une instruction ultrasecrète du ministre de la Guerre à l’occasion des manifestations possibles le 1er mai. Les troupes seront sans cartouches, sans mitrailleuses, et l’arme blanche elle-même ne sera employée qu’à la dernière extrémité, en cas de légitime défense. S’il y a des troubles graves, on en référera au commandant de région qui télégraphiera au ministre. On peut penser que tout sera accompli quand l’autorisation arrivera de délivrer des cartouches ».