lundi, 10 février 1919

Remettre les papas au foyer

On l’a vu à plusieurs reprises dans ces chroniques, la prolongation de la guerre a eu un impact négatif sur la fréquentation scolaire. Les instituteurs espèrent que la fin du conflit permettra le retour en classe des écoliers buissonniers.

 

Le directeur de l’école de garçons de la rue de la Faïencerie écrit :

« Cette année encore, la fréquentation a été bien irrégulière. Aujourd’hui les enfants commandent à la maison. S’il leur plaît de venir à l’école, tant mieux, mais si ça ne leur plaît pas. Eh ! bien il fait l’école buissonnière. Sur le billet d’absence que nous envoyons régulièrement par acquit de conscience, les parents ont l’extrême faiblesse de couvrir leurs enfants par un grossier mensonge. L’enfant était malade ou à garder son petit frère, nous répond-on alors que l’on sait pertinemment qu’il vagabondait à droite à gauche, au Champ de mars, ou sur les bords de la Loire. Cette vie au grand air est excellente ! mais… passons.

Je souhaite que la démobilisation remette les papas au foyer et qu’ils reprennent l’autorité que les mamans n’ont pas pu ou n’ont pas su avoir pendant leur absence ».