samedi, 17 mai 1919

« Les voyages du Phare »

Sous ce titre, tous les jours ou presque, Le Phare annonce deux voyages :

 

L’un du 7 au 10 juin : « Visite des champs de bataille de Picardie, d’Artois et de Champagne » ;

L’autre du 5 au 10 juin : « Visite des champs de bataille et des villes meurtries : Verdun et l’Argonne – Reims et Berry-au-Bac ».

 

Suivent le programme, les conditions de transport (train et autos), le logement, les tarifs… Mais le journal tient à préciser que : « Le but de ces visites n’est en aucune façon de faire une excursion, mais bien d’entreprendre un respectueux et réconfortant pèlerinage aux champs de bataille où, grâce à l’héroïsme de ses enfants, la France fut victorieuse, et tout bon Français doit y prendre part pour ne pas oublier ».

 

La Grande Guerre a créé les conditions de sa célébration. Le besoin de donner un sens aux trop nombreuses victimes et aux souffrances endurées dans les tranchées provoque le développement de rites commémoratifs et aussi la sacralisation des lieux du sacrifice. La ferveur patriotique transfigure le voyage en pèlerinage.