jeudi, 13 juin 1918

Les « institutrices, soldats de l’arrière »

Champ de bataille masculin, la guerre perturbe le genre.

 

Comme pour contenir une trop grande féminisation de la société, la propagande réduit la femme à quelques figures emblématiques : l’infirmière, la munitionnette, la marraine de guerre, la veuve. Certaines n’acceptent pas cette vision réductrice et revendiquent leur rôle de combattantes dans cette guerre ; à l’égal des hommes.

 

 

C’est le cas de la directrice de l’école de filles de la rue Saint-André

 

« Nous institutrices, soldats de l’arrière, nous avons aussi travaillé pour la Patrie suivant nos moyens d’action.

L’école a suivi sa marche régulière, les programmes ont été appliqués comme en temps de paix avec l’idée, dominante toujours, que notre enseignement soit une propagande d’énergie et de confiance envers la France et son armée…

Pendant que nos soldats donnent glorieusement leur vie pour la France, les institutrices de l’arrière n’ont pu accomplir d’actes d’héroïsme, c’est vrai, mais elles ont créé des œuvres qui leur ont permis de donner une marque de reconnaissance à ceux qui nous défendent et d’apporter assistance et encouragement à toutes les malheureuses victimes de cette horrible guerre…(suivent les œuvres de guerre auxquelles l’école a participé)

Les institutrices ont essayé, comme toutes les femmes de France de se mettre à la hauteur de toutes les tâches. Elles ont été des semeuses d’énergie et leur œuvre est double. Elles remplacent et soutiennent les soldats de la guerre en même temps qu’elles élèvent leurs fils ».

 

f 13 juin 

Une classe de l’école de filles de la rue Saint-André et son institutrice (AMN)