vendredi, 15 juin 1917

« Les femmes doivent beaucoup les démoraliser »

 

En gare de Nantes les incidents continuent au passage des trains transportant des permissionnaires.

L’un de ces derniers est arrêté pour avoir crié : « Vive l’Anarchie ! », « Vive la Révolution ! », « A bas la guerre ! ».

Le commissaire de police rend compte au préfet : « Cet individu, qui était ivre, a fait une vive rébellion qui a provoqué un rassemblement de 300 personnes environ qui se sont montrées hostiles, par cris et par gestes, à son arrestation… ».

 

Pour éviter la répétition des incidents des agents de police et des officiers sont affectés dans les trains, mais souvent ils sont pris à partie par les poilus.

Dans leurs rapports, inspecteurs et commissaires de police essaient de faire apparaître les raisons de la colère.

Ce 15 juin, l’inspecteur de police de Saint-Nazaire écrit que : « Il paraît que ces permissionnaires sont très calmes et animés du meilleur état d’esprit patriotique, quand ils arrivent du front en permission. Ils ne sont exaltés que quand ils retournent. Il y a lieu de croire que les femmes doivent beaucoup les démoraliser, pendant leur séjour chez eux…

Ces permissionnaires bruyants et indisciplinés sont pour la plupart, des inscrits maritimes des régions de Quimper, Concarneau, Douarnenez, qui, mobilisés dans l’infanterie, sont très mécontents de leur sort et profitent pour manifester leurs sentiments du passage du train dans les gares où il se trouve des civils ».

 

Certains commissaires proposent ensuite des solutions pour faire cesser les incidents. Quelques unes seront adoptées par la suite.