dimanche, 17 novembre 1918

Le « Te deum » de la Victoire

Sous ce titre, Le Phare écrit : « La cérémonie à laquelle l’évêque de Nantes avait convié les autorités civiles et militaires, s’est déroulée, à la cathédrale, en présence d’une énorme assistance, dimanche à 11 heures… La cérémonie consistait en une messe basse, à l’issue de laquelle devait être chantée le « Te Deum », en l’honneur de la victoire des Alliés sur les empires centraux.

 A l’évangile, l’évêque de Nantes est monté en chaire et a prononcé une éloquente allocution. La cérémonie s’est terminée par l’exécution d’un cantique de circonstance, puis la foule s’est écoulée lentement par toutes les portes ouvertes… Des avions, à ce moment, vinrent survoler la ville exécutant, à faible altitude des exercices variés ».

 

La liste des « autorités civiles et militaires » présentes occupe les trois-quarts de l’article. Tout ce que Nantes compte de personnalités a répondu à l’appel de Monseigneur Le Fer de la Motte… sauf le préfet, qui envoie une note, avec prière d’insérer, au journal :

« Le Préfet de la Loire-Inférieure, invité par Mgr l’évêque de Nantes à assister au « Te Deum »… lui a fait connaître que la loi de 1905, comportait pour le Gouvernement comme pour ses représentants, le devoir de ne pas participer à la cérémonie à laquelle il a été convié ».

 

On n’en est pas pour autant revenu (pas encore) à une laïcité de combat car le préfet a tenu à rendre visite à l’évêque pour : « le remercier de son invitation et manifester auprès de lui les sentiments de vive sympathie du Gouvernement et de ses représentants pour tous ceux qui… ont fait effort pour contribuer de leurs vœux et de leurs actes au triomphe de notre patrie… ».

 

La mitraille au front, les mitres à l’arrière : même combat !