mercredi, 5 janvier 1916

Le sou mensuel pour les petits orphelins de la guerre

« Les petits orphelins de la guerre n’ont pas été oubliés par le gouvernement. On s’est ému de la situation de ces chers enfants qui se sont vus privés de leurs soutiens et sont restés quelquefois seuls en ce monde… Une société s’est fondée pour les surveiller, les soutenir et aider ceux d’entre eux qui auraient des aptitudes leur permettant de continuer leurs études pour se créer une situation. Le 5 janvier, Monsieur L’Inspecteur d’Académie, réunissait le personnel enseignant de la ville et fondait l’œuvre des pupilles de la guerre à l’école, dans le département de la Loire-Inférieure. Tous les maîtres et maîtresses se sont fait inscrire comme membres actifs moyennant une cotisation annuelle de 3 F, et ont entretenu leurs élèves de cette belle œuvre. A l’école de la rue Deshoulières, une quinzaine d’enfants se sont engagées à verser le sou mensuel et 4,15 F ont été recueillis et portés au trésorier. » (Rapport de la directrice de l’école publique de filles de la rue Deshoulières).

 

Dans nos précédentes chroniques, nous avions eu l’occasion de constater que les écoliers étaient déjà très impliqués dans les « Œuvres de guerre » à destination des soldats. Désormais, ils sont aussi sollicités pour venir en aide aux civils, y compris leurs camarades de classe. Les sommes récoltées par les écoliers permettent d’acheter des titres de rente de 5 francs au profit des pupilles de l’enseignement public

 

Cette « belle œuvre » devait connaître une croissance redoutée, la guerre étant une  terrible fabrique d’orphelins.