dimanche, 15 juillet 1917

« Le nettoyage de la Voie Publique »

Sous ce titre, on peut lire dans Le Phare :

 

« La police s’est émue du développement vraiment scandaleux de la prostitution sur la voie publique. Une surveillance rigoureuse a été exercée et, depuis quelques jours, bon nombre de femmes ou filles légères ont été raflées. L’effet de ces mesures a été immédiat et, mercredi soir, on pouvait constater le calme de la place Graslin et des rues adjacentes. Mais il ne suffit pas de pourchasser les filles qui ne sont souvent que l’instrument d’individus louches ; c’est à ces jeunes gens sans profession définie, qu’il faut demander de justifier de leurs moyens d’existence.

Et puisque la police poursuit une besogne de nettoyage, nous appelons son attention sur les quais et leur population spéciale. Il y a là du travail pour elle ».

 

Ramener la question de la prostitution à un service de voirie c’est faire preuve d’un profond mépris pour les femmes. La guerre plonge beaucoup d’entre elles dans la misère et certaines profitent de l’opportunité d’une nombreuse population militaire dans la ville (soldats de passage, convalescents…) pour gagner quelques sous en se prostituant.

Depuis le 1er juillet la municipalité a entrepris une campagne, relayée par les journaux, contre la prostitution. Mais plutôt que de s’attaquer au fond du problème on préfère prendre des mesures coercitives.