lundi, 13 janvier 1919

Le difficile retour au pays

Pendant la guerre, les écoles de Nantes avait parrainé des prisonniers de guerre.

 

Le conflit terminé, « parrains » « marraines » et « filleuls » continuent à correspondre comme l’écrit la directrice de l’école de filles de la rue du Ballet :

« L’œuvre des prisonniers de guerre a pris fin. Les frères Damoisy sont rentrés à Aniche (Nord) sans retrouver leurs familles chassées par les Allemands quand ceux-ci durent reculer. Ces pauvres gens sont revenus chez eux après avoir erré pendant quatre mois en Belgique, en Hollande et enfin en France.

Ils m’ont écrit des lettres touchantes ainsi que leur femme et leurs enfants en me priant de rester pour tous leur tante ou leur marraine. Les pauvres gens ont retrouvé leurs maisons saccagées et vides de meubles et du linge. L’école leur a envoyé en plus des colis de nourriture, des vêtements surtout pour les enfants.

Deux poupées ont été achetées et même habillées par les élèves pour être offertes à Renée Damoisy âgée de sept ans et à Jeanne Delille, fille d’un filleul de guerre.

La petite Jeanne m’écrivait à son retour au mois de janvier : Ma chère Marraine, j’ai beaucoup de chagrin. J’avais une poupée que j’aimais beaucoup parce que c’est ma tante qui est morte qui me l’avait donnée. Quand je suis revenue, j’ai trouvé la malle où était ma poupée, toute brisée et ma poupée volée. Peut-être savaient-ils que j’aurai bientôt 11 ans et que je n’ai plus le temps de jouer, etc.

Cette lettre lue en classe, a ému les élèves qui ont, elles-mêmes, proposé d’acheter des poupées. Il a été convenu que je porterai moi-même ces poupées au mois de septembre ».

 

a 13 janvier

 

Pendant l’année scolaire 1918-1919, les œuvres de guerre se poursuivent dans les écoles nantaises.

« Les vendeuses de médailles et d’insignes – Vente par les élèves de l’école au profit des œuvres de guerre » ; croquis d’une élève de l’école du boulevard de la Colinière (AMN)