mercredi, 23 avril 1919

« Le boulet de la victoire »

Le général Buat écrit dans son Journal :

« Il y a eu, à Paris, un congrès socialiste où les théories extrémistes se sont donné libre cours. Un des plus modérés des assistants a osé dire que la révolution n’était pas possible actuellement en France, parce que nous traînions derrière nous « le boulet de la victoire ». Cela nous donne une idée de ce qu’il serait advenu si nous avions eu à traîner « le boulet de la défaite ».

 

Buat fait allusion à la motion présentée par Raoul Verfeuil qui succéda à Léon Blum à la tribune. Il déclara,  selon Le Phare : « La France n’est pas prête pour faire la révolution au point de vue économique. Et puis, nous traînons le boulet de la victoire ». A la salle qui réagit bruyamment à ses propos Verfeuil précisa : « La victoire a déchaîné des passions nationalistes et impérialistes, c’est pourquoi nous voulons une paix sans victoire une paix wilsonienne ».

 

Sa motion ne recueillit que 295 voix contre 1 304 voix à celle défendue par Léon Blum prônant que « le Parti socialiste a pour objet la Révolution sociale ».