lundi, 25 mars 1918

« Le bombardement de Paris a recommencé ce matin »

Sous ce titre, le correspondant du Phare dans la capitale écrit :

« Ce matin, la population parisienne a eu son réveil quotidien au son du canon et les détonations ont commencé d’être entendues d’une façon assez régulière. L’alerte a été donnée par les agents qui ont battu du tambour, de rue en rue, dans leurs quartiers respectifs. Ce spectacle a eu le don d’égayer les passants et de provoquer quelques lazzis. Paris a d’ailleurs repris ce matin son aspect habituel des jours de travail. Le métro marche, les tramways circulent, les trains de banlieue déversent sur la capitale la foule pressée des travailleurs… ».

 

De son côté, à Nantes, la directrice de l’école des filles du boulevard de la Colinière écrit :

« L’avance des ennemis sur Paris, les bombardements par les Gothas [avions] et la grosse Bertha, sur la capitale nous fit une forte impression qui ne fit que s’accentuer à l’arrivée à Nantes, dans notre école, de réfugiées de la Grande Ville, pâles, maigres, nerveuses à l’excès (quelques unes sont restées ou bègues ou sourdes, d’autres ont perdu momentanément la mémoire).

Le récit de ses pauvres fillettes, de leur vie toujours inquiète ; de leur lit dans les caves ; de l’école ou de la maison aux abris ; des explosions voisines ; des alertes continuelles ; tout cela mêlé aux horreurs de la guerre ; tout cela vivement ressenti par contre-coup, ne fut pas pour calmer notre anxiété ».

 

 

c 25 mars

« Bombardement de Paris (Reuilly) par les Gothas »;

d’après les souvenirs d’une réfugiée de Reuilly à l’école des filles du boulevard de la Colinière.