samedi, 28 septembre 1918

L’anniversaire de Clemenceau

 

 « Aujourd’hui, 28 septembre, M. Georges Clemenceau entre dans sa soixante-dix-huitième année » écrit Le Phare qui cite ensuite un article du « Journal » ; extraits :

 

« En cette journée d’anniversaire… tous les Français, ceux qui combattent comme ceux qui travaillent, consacreront une pensée émue et reconnaissante au vieux patriote qui, placé à la barre en une heure tragique, l’a saisie d’une main ferme et hardie, donnant au salut de la Patrie ses forces que l’âge n’a pas affaiblies, une activité restée entière, une intelligence de premier ordre, une volonté de fer….

 

A ce robuste Gaulois de Vendée, meurtri par la défaite aux primes heures de sa vie politique, il n’avait semblé que l’avenir dût consacrer l’humiliation de son pays. Toujours il a vu l’ennemi là où il était. Aucune diversion ne l’a séduit. Dès longtemps, il avait prévu l’agression allemande et dénoncé la menace que faisaient peser sur nous les ambitions prussiennes.

 

Aujourd’hui, il faut lutter, il faut vaincre. Clemenceau donc « fait la guerre », il la fait du fond de son cabinet, ne prenant de repos que pour se mêler chaque fois qu’il le peut, insouciant du danger, à ceux qui la font avec le canon et le fusil, face à l’ennemi…

 

Aussi la Nation, reconnaissante envers ceux qui la servent, unit-elle dans un même amour les poilus héroïques, leurs chefs savants et habiles et le pilote infatigable qui veille sur ses destinées et auquel, avant peu, elle espère pouvoir décerner le titre suprême dont le parera l’Histoire : Libérateur du territoire ».

 

Avec Clemenceau, la presse était plus habituée à donner des coups de griffe que des coups de chapeau. Le Tigre l’aurait-il domptée ?