vendredi, 28 juin 1918

La situation vue des Invalides

Gouverneur de Paris, installé aux Invalides, le général Guillaumat écrit à son épouse :

 

« Je t’écris à 22 h et ne serai pas étonné que les raids d’avions recommencent comme hier tant les nuits sont claires… La population a été un peu affectée par le raid d’hier soir parce qu’au lieu d’être sur un seul quartier, les points de chute, peu nombreux pourtant, se sont répandus sur toute la capitale… On est toujours dans l’attente, pesante, de ce que vont faire les Boches. Clemenceau se dépense pour stimuler tout le monde, et tout le monde s’agite comme au temps que tu sais. Mais chaque jour gagné améliore notre situation, et le secours américain en hommes arrive avec une rapidité que l’on n’osait espérer. J’ai vu hier le maréchal Joffre, toujours le même, quelque peu déconcertant : il se tient comme un boudha dans le grand salon de l’Ecole de guerre et semble heureux qu’on aille le visiter ».