dimanche, 28 janvier 1917

« La route polie comme un miroir »

La vague de froid dont souffrent les Nantais, touche toute la France.

 

Sur le front, Alphonse de Châteaubriant écrit à son épouse :

 

« Il fait un froid terrible, terriblement aiguisé par le vent, un froid qui, après les passage des plaines et des hautes collines, vous laisse le visage comme de la terre glaise fendillée.

J’habite chez un cultivateur. J’occupe la chambre du fils qui a été tué. Des couronnes mortuaires sont accrochées à la muraille. Demain nous serons sur la route polie comme un miroir. Pour venir ici j’ai déjà eu bien du mal. Un de mes chevaux est tombé et s’est coupé la langue. Mais demain se sera bien pis ».