dimanche, 19 janvier 1919

La presse toujours bâillonnée

« La presse a été bâillonnée pendant la guerre. Elle l’est un peu plus depuis que la guerre est finie » écrit Le Populaire en première page aujourd’hui.

 

Hier, il titrait : « A la conférence de la paix – Se faisant l’interprète de l’opinion publique interalliée – La presse de l’Entente proteste contre le mutisme qu’on veut lui imposer ».

 

En voulant affranchir les délégués de la pression de l’opinion publique les organisateurs de la conférence provoquent la juste colère des journalistes. Dans son éditorial, Gaston Veil en appelle au président Wilson dont la première des quatorze propositions visait la suppression de la diplomatie secrète et qui s’était engagé à la transparence des débats :

« M. Wilson doit bien souffrir en ce moment… Je voudrais savoir ce qu’il pense de cette décision en vertu de laquelle les journaux ne seront plus autorisés à publier aucune information relative aux travaux de la conférence, en dehors des communiqués officiels. Quant aux plénipotentiaires, ils devront prendre l’engagement de ne rien révéler des débats.

Pourquoi…n’a-t-on pas le courage de transformer complètement la conférence en conclave, et n’enferme-t-on pas à double tour les représentants des puissances, avec défense de sortir, jusqu’à ce que les conditions de la paix soient tout à fait réglées ? »

 

Voici venu le temps des bruits de couloir, rumeurs….