mardi, 19 janvier 1915

« La paix du Pape »

Les journaux nantais insèrent, ce jour, l’entrefilet suivant :

 

« Rome 18 janvier. De l’ « Osservatore Romano » ; Le Pape a ordonné que des prières d’une formule spéciale soient dites dans toutes les églises d’Europe, le 7 février et le 21 mars, en faveur de la conclusion de la paix. »

 

L’initiative papale réveille, en France, un vieux sentiment gallican, quand elle ne fouette pas les démons de l’anticléricalisme un moment assoupis par l’Union sacrée.

 

Le 1er février, le général Guillaumat écrit à son épouse :

« Je ne suis nullement étonné de l’attitude du pape dans une guerre qui a été déchaînée par les jésuites d’Autriche ; mais tout de même ces prières pour la paix dépassent un peu les limites permises et j’espère que notre clergé qui sous les drapeaux se conduit si bravement, ne commettra pas la gaffe de se conformer aux ordres pontificaux. Les Français n’ont pas à prier pour la paix mais pour la victoire. De quoi se mêle-t-il encore celui-là ? »

 

Le 2 février, Gaston Veil, termine ainsi son éditorial du Populaire intitulé « La paix du Pape » :

«  N’oublions pas que nous n’avons pas à bêler comme des agneaux pour obtenir la paix, lorsque nous faisons la guerre à des loups. »