mercredi, 15 mai 1918

« La Lutte contre l’Alcoolisme »

C’est le titre d’un article du Populaire qui écrit :

« Une propagande méthodique va être entreprise dans notre région par la Ligue Nationale contre l’alcoolisme. M. Gustave Cauvin, son délégué, qui a organisé depuis deux ans plus de 250 meetings avec cinéma dans tout le pays est arrivé hier pour préparer une série de conférences, mercredi 15 et vendredi 17 mai à l’Omnia-Cinéma… ».

 

 

Ces conférences qui s’adressent aux militaires et aux écoliers de la ville, ne laissent pas les élèves indifférents si l’on en croit les instituteurs :

 

« Nous avons eu la satisfaction de voir notre section cadette de la Ligue nationale antialcoolique faire quelques progrès… Mais c’est la conférence de Mr Cauvin, en mai qui a produit les résultats les plus appréciables. Le film cinématographique sur les ravages de l’alcool a frappé nos enfants et plusieurs d’entre elles, qui jusque là étaient restées en dehors du groupement sont venues demander leur inscription à la section. Celle-ci compte maintenant 89 membres ; tous appartiennent au cours supérieur car nous ne voulons demander un engagement sérieux qu’aux enfants capables d’en comprendre la portée ». (Directrice de l’école de filles du Port-Communeau)

 

« Vingt grandes élèves ont assisté à une conférence organisée par la Ligue nationale contre l’alcoolisme à l’Omnia-Dobrée. Le conférencier, un ouvrier du bâtiment, M. Cauvin, exposa d’une façon très heureuse, à l’aide de vues cinématographiques, les dangers de l’alcool pour la famille et la société. Les fillettes furent très impressionnées, la partie cinéma les a surtout impressionnées aussi, pour atténuer un peu cet instant d’émotion, élèves et maîtresses ont regagné l’école en traversant le jardin des plantes ; on y a joué un moment ». (Directrice de l’école de filles de la rue Champenois)

 

Le poids des mots et le choc des photos sont aussi soulignés par le directeur de l’école de garçons de la rue du Moulin qui écrit :

« L’expression du conférencier aurait gagné à être plus mesurée et ses projections cinématographiques moins pénibles à voir ; mais c’est malheureusement si bien l’expression de la vérité ».

 

Le lendemain, rendant compte de la conférence, Le Populaire écrit :

« M. Cauvin a trouvé les accents à la portée de son jeune auditoire pour l’émouvoir et l’enthousiasmer. Le film, « Les victimes de l’alcool », drame social en deux parties, commenté par le délégué, a produit une forte impression ».