mercredi, 28 juin 1916

« La grosse affaire »

C’est le titre de l’éditorial de Gaston Veil, dans Le Populaire.

 

 

Il s’en explique :

 

« Je ne trouve pas de mot plus vague pour exprimer mon opinion qui est celle de tout le monde, mais ceux qui écrivent sont obligés sous le régime de la censure de prendre beaucoup plus de précautions que ceux qui parlent, si bien que, pour dire simplement ce qu’on répète partout, nous sommes contraints d’user de subterfuges et d’un langage presque conventionnel. Donc il est évident qu’une grosse affaire se prépare sur le front anglais qui est aussi le nôtre ».

 

 

L’offensive franco-britannique en préparation sur le front de la Somme est un secret de polichinelle, mais, faute de pouvoir écrire ce qu’ils savent, les journalistes doivent se cantonner aux analyses, au pronostic, à la prospective.

 

C’est le cas de G. Veil :

« Il est visible que la meilleure manière de briser l’élan des Boches, après les avoir retenus comme on a fait [à Verdun], ce sera de les détourner vers un autre point où à leur tour ils seront menacés…».

« Ainsi nous avons le sentiment que d’ici peu nous recevrons du nord des nouvelles intéressantes, et que peut-être, une fois de plus, c’est de là que nous viendra la lumière ».

 

Plus que deux jours à attendre ; mais le « peut-être » s’impose.