vendredi, 2 août 1918

La classe 1920

 

 La France est épuisée.

Les effectifs militaires fondent et nul ne sait quand finira cet « abattoir international en folie » (Céline).

 

Il faut de la chair fraîche pour alimenter la machine.

Aujourd’hui les députés débattent de l’appel de la classe 1920. Ces jeunes hommes de 18 ans seront recensés et envoyés sous les drapeaux en octobre. Socialistes et radicaux demandent en échange que les classes les plus âgées (soldats de 49 et 50 ans) soient libérés dès maintenant, argumentant que le pays manque de bras et que chaque mois 300 000 soldats américains arrivent pour la relève.

Les partisans de la loi estiment que la guerre va se prolonger, qu’il y aura une campagne d’hiver et que le grand coup aura lieu au printemps prochain.

 

Présent à la Chambre, Clemenceau laisse s’exprimer les députés puis intervient pour poser la question de confiance. Le projet de loi est adopté par 325 voix contre 47.

 

En Loire-Inférieure : « Le recensement de la classe 20, voté par le parlement et réclamé par le gouvernement, est accepté sans récrimination. On espère toutefois la libération des vieilles classes ». (rapport du commissaire spécial au sous-préfet de Saint-Nazaire)