samedi, 21 juin 1919

« Ils vont signer ! »

« Crise ministérielle en Allemagne » (Le Populaire)

« Pour ne pas signer – Le gouvernement allemand est démissionnaire » (Le Phare)

 

L’Allemagne fait la une des journaux nantais avec des titres paradoxaux où le refus de signer annonce la signature (du traité de paix). Plus clairement, Gaston Veil intitule son éditorial : « Il vont signer ! ».

 

C’est aussi le point de vue du général Buat qui note dans son journal :

« Le ministère allemand est démissionnaire. Cette démission était annoncée pour le cas où l’Assemblée constituante serait d’avis de signer. Il faut donc en conclure que l’Assemblée constituante est d’avis de signer. On nous dit aujourd’hui que c’est sous certaines conditions… En attendant, nous faisons tout comme si les hostilités devaient reprendre. Au conseil hier, le maréchal Pétain a très heureusement fait remarquer que nos troupes étaient rassemblées dans les têtes de pont depuis le 19 au soir, qu’elles y étaient mal et qu’il fallait sortir au plus tôt de cette situation. Il ne s’agit donc pas de faire traîner les négociations mais de répondre aux boches par oui ou par non, afin de reprendre tout de suite la marche en avant, ou au contraire de revenir dans les cantonnements primitifs. Si la réponse est affirmative, nous nous proposons de démobiliser les classes les plus anciennes dans les 8 jours qui suivront l’acceptation ».

 

Dans son éditorial Gaston Veil rappelle opportunément : « Nos soldats attendent la démobilisation avec impatience. Parmi eux, il y en a qui sont au régiment depuis six ou sept ans. Ils aspirent à la vie civile… Or, si l’Allemagne refusait de signer, ce serait le recul indéfini de la démobilisation… ».

Avec toutes ces conséquences sur le moral des troupes.