vendredi, 2 avril 1915

Fraternisation sur le front de Picardie

Dans son journal, à la date du 2 avril 1915, Léon Jost écrit :

 

« 6 h 30. Nous sommes réveillés, Cailloce et moi, par les cris des hommes dans la tranchée. Nous entendons le mot « Boche » ce qui nous fait sauter hors du gourbi. Nos hommes sont grimpés sur le talus, pour regarder par-dessus, et ils montrent une joie exubérante. Nous y grimpons nous-mêmes et alors nous voyons un spectacle peu banal. Les Boches montés sur leurs tranchées y gesticulent comme des possédés, complètement à découvert, tandis que ceux de chez nous, grimpés sur les talus font de même, et personne ne tire. Cela dure ainsi plusieurs minutes.

Le restant de l’après-midi est des plus calmes. Il semble que réellement les Boches veulent eux-mêmes montrer l’exemple de ne pas tirer… »