lundi, 26 juillet 1915

Des tranchées au marais

A l’époque où la bourgeoisie nantaise se rend en villégiature sur la côte, Le Populaire se fait l’écho de l’émoi qui a saisi la population salicole du bassin de Guérande suite à la décision du ministre de la Guerre, de n’octroyer des permissions de 15 jours aux paludiers, qu’après celles accordées aux agriculteurs :

 

« Il serait regrettable que la période des congés ne puisse coïncider avec celle où, cette année, aura lieu la plus grande saunaison. Dans une question qui, comme celle de la récolte du sel, dépend de tant d’éléments dont la nature seule est maîtresse, liberté devrait être laissée aux intéressés de solliciter, quand ils le jugeront à propos, le congé auquel ils ont droit. »

 

Quelques jours plus tard, le même quotidien annonçait que le ministre de la Guerre venait d’accorder des permissions spéciales  « aux paludiers de la territoriale, de la réserve de la territoriale et du service auxiliaire ». Mais il n’est pas question de dégarnir les premières lignes pour aller travailler aux œillets du marais.