jeudi, 26 octobre 1916

De la Meuse au Danube

Depuis le 13 octobre, le front de Verdun avait disparu des communiqués officiels et de la une des journaux nantais, ces derniers consacrant leurs éditoriaux aux Balkans, à la Somme ou à la politique française.

 

La reprise de Douaumont ramène Verdun en première page.

 

Le 25 octobre, Le Populaire titre « La Revanche ». Le 26 octobre, les éditorialistes reviennent sur la victoire à Douaumont mais sans triomphalisme car, en même temps que les Français repoussaient les Allemands, les Germano-bulgares enfonçaient les Roumains, confirmant les craintes de Guillaumat (chronique du 24 octobre).

 

« La situation en Roumanie ne s’est pas améliorée. Il serait même illusoire de nous dissimuler qu’elle a empiré » écrit Gaston Veil dans l’éditorial du Populaire, intitulé : «  Au secours des Roumains ». A l’image de son collègue Maurice Schwob, dans Le Phare, il ne cache rien de la débâcle roumaine et de la situation désastreuse des alliés dans les Balkans. Les deux éditorialistes sont persuadés que la France et l’Angleterre n’arriveront pas à faire seules la différence dans ce conflit mondial. Mais sur qui compter ? Tandis que Gaston Veil s’interroge sur la fiabilité de l’armée russe (ce qui lui vaut deux lignes censurées), Maurice Schwob se désole de la neutralité américaine qu’il juge « indigne ».

 

Il est vrai que les USA sont en campagne électorale. « Mais le président Wilson, comme le candidat Hughes, d’ailleurs, ont d’autres soucis. Ils s’occuperont de l’humanité après l’élection », conclut, amer, Maurice Schwob.