lundi, 3 juillet 1916

« Cette fois ça y est ! Nous avons pris l’offensive.

Alors que l’éditorialiste du Phare garde le silence sur l’offensive de la Somme, Gaston Veil, dans Le Populaire salue « L’offensive franco-anglaise », dès le 2 juillet, et y revient encore le 3 (et les jours suivants).

 

« Cette fois ça y est ! Nous avons pris l’offensive. » écrit-il, soulagé.

Lui, qui ne supportait plus l’immobilisme de la guerre de position, se contente de peu : « On bouge, on avance, c’est déjà un résultat énorme… ».

Lui qui voyait les Français sur le Rhin à la moindre tranchée prise, s’oblige à la prudence : « Tâchons, comme ceux qui dirigent les opérations d’avoir à la fois une confiance entière et la réserve qui convient au commencement d’une grande bataille ».

 

Mais il se laisse complaisamment abuser par les communiqués: « Ce que je remarque particulièrement, parmi les renseignements officiels qui nous ont été fournis, c’est que nos pertes sont minimes. Voilà un détail qui n’est pas à dédaigner ».

 

Certes, il faut rassurer l’arrière, mais la population sait maintenant que toute offensive se traduit par de lourdes pertes, et pour elle, ce n’est pas un « détail ».