vendredi, 9 juillet 1915

« Ce pays mérite qu’on lui dise la vérité »

Dans son journal « L’homme enchaîné », G. Clemenceau écrit le 8 juillet, sous le titre « l’Union sacrée » :

 

« Des hommes qui ont cru bien faire, où qu’ils fussent placés, en nous vouant aux engourdissements de l’optimisme qui ne veut rien savoir, reconnaîtraient trop tard l’infirmité de leur psychologie le jour où surviendrait un démenti de ces faits, car, au lieu de trouver des âmes fortement trempées par les épreuves, elles ne pourraient que moissonner les faiblesses par eux-mêmes semées. »

 

 

Le général Guillaumat qui, depuis l’automne, dans les lettes à son épouse « grinche » (ronchonne), comme il dit, contre les autorités et la presse, se retrouve tout à fait dans l’article de celui qui le précéda sur les bancs du Grand Lycée de Nantes. Il écrit à sa femme le 9 juillet :

 

« Je t’envoie un article de Clemenceau, admirable de lucidité et de bon sens. Ce pays mérite qu’on lui dise la vérité, sans optimisme ni pessimisme, et qui, toute nue, aurait donné à tous le calme, l’énergie et la volonté de vaincre. »