vendredi, 18 octobre 1918

« Après la victoire »

« Magnifique journée de victoire » titre Le Phare qui énumère ensuite villes et villages repris.

 

Ce même jour, Georges Clemenceau intervient à la Chambre pour s’interroger devant les députés sur cette victoire annoncée :

« La bataille continue. M. le président [de la Chambre] vous a dit : Ostende, Douai, Lille, Bruges. Au moment où j’entrais en séance, je recevais la dépêche qui m’annonçait que Tourcoing et Roubaix sont délivrées.

Après la victoire, l’espérance, la plus grande espérance ouvre ses ailes. Notre devoir à nous ici est de faire que cette espérance, pour laquelle le meilleur sang français fut versé, devienne par notre gouvernement, par notre Parlement, par le peuple français, une réalité.

Nous avons combattu, nous combattrons encore pour notre droit ; nous voulons notre droit tout entier, avec les garanties nécessaires contre les retours offensifs de la barbarie. De ce droit, nous n’entendons pas faire, à notre tour, une revanche d’agression sur les agressions qui ont ensanglanté le monde.

C’est toute la liberté, tout le droit du monde moderne qui vient, en la personne de nos soldats, d’abattre toutes les puissances de la tyrannie du passé.

Ce que nous ferons de la plénitude de notre droit reconnu, un seul mot pour le dire. La continuation de notre grande Histoire toute d’affranchissement, toute d’esprit humanitaire, d’abord, la pleine reconstitution de nos forces nationales dans tous les domaines de la vie française et puis, la succession de généreux efforts pour que la libération de la France soit, avec l’aide des peuples frères, un bon outil de libération pour l’humanité ».