mardi, 5 juin 1917

« A bas la guerre ! »

Ce 5 juin, le canonnier auxiliaire Lucien Bouchaud, du 51e d’artillerie, détaché comme ouvrier menuisier dans un atelier de la ville attend, devant la maison de sa sœur, rue de Flandres à Nantes, le passage du train de 20 h 30, un train de soldats qui rentrent de permission et remontent vers le front.

Depuis quelque temps, ce convoi est sujet à une forte agitation.

Effectivement ce soir, des permissionnaires crient : « Vive la Russie ! A bas la guerre ! ». Bouchaud s’écrie alors : « Bravo les gars ! A bas la guerre ! »

 

Dénoncé par son voisin, un commissaire de police, Lucien Bouchaud devra s’expliquer devant le Conseil de guerre de la 11e région. (Il sera condamné le 19 juin à 3 ans de prison et 1 000 francs d’amende)

 

 

Ce même 5 juin, le général Buat dîne avec son ami le député Alexandre Millerand.

Il note dans son Journal :

« Il rentre des armées et nous décrit les cas d’indiscipline qu’on y constate, notamment à la 6e armée, celle dont les espérances, à l’attaque du 16 avril [offensive Nivelle], ont été les plus vivement déçues. La situation est grave en effet. D’autre part, des grèves éclatent à l’intérieur… ».