Le Lycée de Nantes dans les premiers mois de la Grande-Guerre

10 novembre 2014 / Allocution de l’historien Jean Bourgeon

 

En août 1914, l’entrée en guerre désorganise le système scolaire :

* La rentrée est reportée sine die (après une victoire rapide espère-t-on)

* Les écoles et lycées sont réquisitionnés pour servir soit de casernements, soit d’hôpitaux.

Au Grand Lycée de Nantes (actuel Lycée Clemenceau), 32 professeurs et administrateurs sont mobilisés, dont le proviseur, Jean Barou.

Le Grand Lycée et le Petit Lycée (Jules Verne) deviennent des hôpitaux militaires. Du 15 août au 26 novembre 1914, 1982 blessés sont soignés au Grand Lycée, devenu Hôpital 21, dont 341 soldats britanniques.

 

Le 1er octobre, le proviseur Barou, capitaine d’Etat-major, est démobilisé pour préparer la rentrée des classes. Le 3 octobre, les services sanitaires de l’armée évacuent tout le Petit Lycée et une partie du Grand lycée (où demeurent près de 700 soldats blessés).

Dans l’aile du bâtiment restée libre, la rentrée a lieu le lundi 12 octobre.

Afin de  gagner de la place, les classes de la 6e à la 3e ont été transférées au  Petit Lycée. L’internat est fermé, faute de personnel.

Faute de professeurs en nombre suffisant, il faut aussi réduire ou supprimer certains enseignements, supprimer aussi des divisions et donc surcharger les classes (64, voire 80 élèves).

Parfois, pour remplacer les professeurs mobilisés, ont fait appel à des professeurs retraités ou à des professeurs du Nord et de l’Est réfugiés dans la région.

 

Enseignants et anciens élèves se retrouvent sur le front, simple caporal, comme Léon Jost, ou général, comme Adolphe Guillaumat.

D’autres mènent la guerre à la tête du gouvernement : c’est le cas de Aristide Briand et de Georges Clemenceau, à eux deux Présidents du Conseil pendant près de trois ans sur les quatre que dure la guerre.

Certains nous ont laissé des lettres ou des journaux intimes, dont nous reprenons des extraits sur notre site.

A travers eux on sent l’âme du Grand Lycée de Nantes battre et combattre sur le front.