vendredi, 14 mars 2014

Heurtaux (Alfred)

Illustre Heurtaux Alfred Heurtaux seul

« HEURTAUX Alfred

(1893-1985)

Élève / Général

Né le 20 mai 1893 à Nantes, Alfred-Marie-Joseph Heurtaux est le fils d’un officier d’artillerie. Après des études au Collège Saint-François-Xavier de Vannes, il prépare l’entrée à Saint-Cyr au lycée de Nantes en 1910-1911, dans la même classe que Paul Pequin. Jeune officier de cavalerie au 9ème hussard à Chambéry, il est blessé d’un coup de lance lors des premiers combats de 1914. Volontaire pour l’aéronautique, il est observateur, puis pilote militaire et abat son premier avion ennemi en mai 1916. Devenu commandant du groupe de chasse N3, dite escadrille des « Cigognes », où sert Guynemer,  il acquière le titre d’ « as » le 17 août 1916 par son cinquième avion abattu. Il accumule 21 victoires homologuées et 17 citations jusqu’à ce qu’il soit grièvement blessé le 3 septembre 1917. Il entre au cabinet du secrétaire d’État à l’aéronautique. Après la guerre il présidera l’Association nationale des as de 14-18 et, de 1934 à 1937, l’Association des officiers de réserve de l’armée de l’air. Poussé par Clemenceau, il est élu, en 1919, député de la Seine-et-Oise, sur la liste des Républicains de gauche, mais ne se représente pas en 1925. Il occupe des fonctions de direction chez Ford aux États-Unis, puis chez General Motors en France avant, avec la crise, de devenir directeur du personnel, de la mobilisation et des équipements pour la guerre, des automobiles Renault. Il semble avoir été en relation avec l’OSARN (La Cagoule), organisation secrète qui, entre 1936 et 1937, a pour objectif de contrer la victoire électorale de la gauche et le Front Populaire. En 1939, Heurtaux est réintégré dans les cadres de l’armée active et affecté à l’inspection et au commandement supérieur de la chasse aérienne. Son passé d’as de l’aviation de 14-18, lui vaut d’être l’une des figures du régime de Vichy et de devenir l’un des trois vice-présidents de la Légion française des combattants, présidée par Pétain ; il est décoré de la francisque. A l’armistice, le colonel Heurtaux est maintenu quelques mois au ministère de la Jeunesse puis est démobilisé. Refusant de collaborer avec les Allemands et voulant préparer la reprise des hostilités, il participe à la création de l’Organisation civile et militaire et du réseau de renseignements « Hector », où il fait entrer le jeune lieutenant Jacques Delmas (Chaban). Après l’arrestation d’un de ses fils, il est lui-même arrêté par la gestapo en mars 1941, emprisonné jusqu’en mars 1945 puis déporté à Buchenwald. Libéré le 17 avril 1945, affecté en juillet à la mission militaire pour les affaires allemandes, il est promu général de brigade aérienne le 25 décembre. Après la guerre, il devient ingénieur conseil dans une banque. Grand croix de la Légion d’honneur, il était compagnon de la Libération. »

Source : Dictionnaire biographique in Nantes. Le Lycée Clemenceau. 200 ans d’Histoire p. 409

(Nantes, Éditions Coiffard, 2008)


 Le Populaire, édition du 22 août 1916

 

22 août 1916 : « Les héros de l’air – Le lieutenant Heurtaux est un Nantais »

C’est le titre d’un article du Populaire de ce jour, où l’on peut lire: « Dans le communiqué de samedi, on annonçait que le lieutenant aviateur Heurtaux venait d’abattre son cinquième avion. C’était un nouvel « as » dont le nom était porté à la connaissance de tous les Français.

Le lieutenant Alfred Heurtaux est né le 20 mai 1893, alors que son père, capitaine d’artillerie résidait à Nantes… et passa quelque temps au Lycée de Nantes avant d’entrer à Saint-Cyr. Il était sous-lieutenant de chasseurs à cheval dans l’est, au moment de la déclaration de guerre et prit part à divers combats ; il se distingua et eut deux citations, ce qui lui valut la croix de guerre.

Il entra ensuite dans l’aviation et fit son stage au camp de Pau ; il vole de ses propres ailes depuis avril 1915… Il a reçu la croix de la Légion d’honneur des mains de M. Poincaré, il y a une quinzaine de jours, au lendemain du jour où il a abattu son quatrième avion ennemi…

Le Populaire s’empresse de lui envoyer ses plus chaleureuses félicitations, pour l’héroïsme dont il a fait preuve, et qui honore encore une fois notre cité ».

(extrait de la rubrique « Nos Années Cruelles »)


Le Phare, édition du 3 janvier 1917

 

3 janvier 1917 : Nos « As »

Le 22 août dernier, Le Populaire consacrait un article élogieux au lieutenant Heurtaux, ancien élève du Lycée (voir notre chronique du 22 août 1916). Aviateur depuis avril 1915, il en était alors à 5 avions ennemis abattus.

Aujourd’hui, c’est Le Phare qui lui rend hommage en publiant sa photo en première page, avec cette légende : « Nous publions, d’après La Guerre Aérienne, la photographie d’un jeune héros nantais, le lieutenant-aviateur Heurtaux qui a abattu, le 25 décembre dernier, son quinzième avion ».

(extrait de la rubrique « Nos Années Cruelles »)

 

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Le Phare, édition du 1er octobre 1917

 

1er octobre 1917 : Du côté de l’escadrille des Cigognes

Les journaux nantais tiennent régulièrement leurs lecteurs au courant des exploits de leur compatriote l’aviateur Alfred Heurtaux, ancien élève du Lycée de Nantes  qui a déjà plus de vingt victoires à son actif.

 

i-27-fevrier

Le 1er octobre 1917, Le Phare annonce :

« Le capitaine-aviateur Heurtaux, de l’escadrille n° 3 dite des « Cigognes », à laquelle appartenait Guynemer et qui compte le sous-lieutenant Nungesser parmi ses « as », a été récemment blessé de deux balles, au cours d’une rencontre aérienne.

            L’état du capitaine Heurtaux, qui est soigné dans un hôpital de Paris, est en voie d’amélioration rapide.

            Depuis la disparition du capitaine Guynemer, le capitaine Heurtaux occupe la seconde place dans la liste de nos chasseurs ».

(extrait de la rubrique « Nos Années Cruelles »)

 


Illustre Heurtaux Alfred Heurtaux décoré par le général Anthoine

Le 30 novembre 1917, à Saint-Pol-sur-Mer (Nord), le général Anthoine, commandant de la Première Armée en Flandre, lui-même ancien élève du lycée de Nantes, remit la croix d’officier de la Légion d’honneur au capitaine Heurtaux et la croix de chevalier au sous-lieutenant Fonck, « au nom de Guynemer ! ».

 

  • Heurtaux (Alfred)
  • Année de naissance : 1895
  • Fonction : un Poilu / élève de Saint-Cyr / As de l'aviation
  • Fonction à l'école : élève
  • Arme au moment du décès : général de brigade aérienne