lundi, 20 mars 1916

« une saucisse »

Sous ce titre, Le Populaire publie une photo, accompagnée de la légende suivante :

 

« On la blague beaucoup à l’armée à cause de son air flasque et démodé. C’est le vieux ballon captif que le vent ballote et qui oscille pesamment, dans sa fonction sédentaire. Mais quoiqu’on le plaisante on l’aime et l’écoute, ce vétéran de l’ancienne navigation aérienne. Car il est le fidèle chien de garde des campements et des batteries. C’est lui qui surveille les mouvements ennemis et relève les moindres indices dont les pointeurs peuvent avoir besoin.

Au-dessus des côtes de Meuse, il a été le premier à signaler les déplacements de l’artillerie allemande et les remous d’infanterie en marche. Il ressemble aux antiques bateaux-phares, à demi dépontés et démâtés, de qui part le premier avertissement de la tempête ».

 

L’échec de la guerre de mouvement, au profit d’une guerre de position et d’observation, provoque une extension aérienne de l’espace guerrier où, à côté des avions de plus en plus perfectionnés, cohabitent ces « ballons-Caquot » (du nom de leur inventeur) aussi appelés « saucisses ». Ils sont les héritiers des derniers ballons captifs du 19e, dont on avait prévu la disparition en… 1914 !

 

K 20 mars 16