lundi, 19 novembre 1917

Un pénible hiver à passer

Aujourd’hui, dans son Journal, le général Buat se livre à un tour d’horizon international :

 

« En Russie, les pacifistes dits « maximalistes » seraient les maîtres de la situation. Kerensky a disparu. Il n’y a plus ou peu d’espoir à fonder sur cette nation : elle s’abandonne définitivement.

En Suisse, des émeutes ont éclaté, notamment à Zurich, en Suisse allemande. Le but parait bien de désorganiser la milice helvétique. Serait-ce le présage d’une prochaine invasion boche ? Cela rentrerait, en tout cas, dans la manière de nos ennemis.

Le colonel Chamberlaine m’annonce d’autre part que plusieurs provinces du sud du Brésil se seraient mises en insurrection ; or étant donné le nombre d’Allemands qui habitent ces régions, ce serait encore un coup de nos adversaires.

L’hiver, par conséquent, se présente comme assez pénible à passer au point de vue moral. Il ne faudra pas moins de toute l’énergie du nouveau président du Conseil pour parer à tous les mauvais coups qui viendront à se produire ».

 

Même les généraux n’échappent pas au cafard et la paranoïa guette. Les pacifistes suisses, fêtent la révolution bolchevique et n’ont pas l’intention de prendre les armes pour l’Allemagne. L’entrée en guerre du Brésil aux côtés des alliés, le 26 octobre dernier, a provoqué des manifestations sans lendemain de la part des descendants des colons allemands qui habitent le pays. Rien de plus.