jeudi, 2 mars 1916

« Un dégoût profond »

Tandis que la bataille de Verdun fait toujours rage, Maurice Digo est en cantonnement dans la région de Langres.

 

Il note dans ses Carnets :

« Le soir, faute d’éclairage, la majorité du troupeau se réunit à l’église. On y rencontre le curé du village, vieux, cassé, humble, silencieux, puis une meute d’infirmiers-prêtres suffisants, exubérants, qui, dans la chaire, d’où le vieux curé est banni, lancent des anathèmes, glapissent la nécessité de frapper sans remords et sans merci.

Un dégoût profond s’éveille en moi pour ces pourvoyeurs bénévoles, qu’il faudra, un jour, démasquer. »