samedi, 29 avril 1916

Pétain et l’Histoire

Le 19 avril, le général Pétain abandonne le commandement des troupes engagées dans la bataille de Verdun pour le céder au général Nivelle.

 

Dix jours plus tard, Le Populaire publie le texte de la citation décernée au général Pétain à cette occasion :

 

« Pétain, général de division commandant une armée, officier général de la plus haute valeur. Depuis le début de la campagne n’a cessé comme commandant de brigade, de division, de corps d’armée et d’armée, de faire preuve des plus remarquables qualités militaires. Grâce à son calme, à sa fermeté et à l’habileté de ses dispositions, a su rétablir une situation délicate et inspirer confiance à tous. A ainsi rendu au pays les plus éminents services ».

 

 

En cette fin avril 1916, les Français subissent toujours les offensives allemandes et perdent encore du terrain (ils reculeront jusqu’en juillet). Pétain ne saurait être considéré comme le « vainqueur de Verdun », même si son intervention pendant les trois premiers mois de la bataille a évité le désastre : la prise de la ville de Verdun érigée en symbole. Elle lui a surtout valu d’être connu au plan national et d’accéder, dans la presse, au statut de héros.

 

Dans Le Populaire, la citation est suivie de l’extrait d’une conversation entre le général Pétain et un parlementaire qui lui fait remarquer que son nom restera dans l’Histoire :

–       « L’Histoire : L’Histoire, murmura le général en riant, c’est joli ça, mais il y a une chose bien fâcheuse !

–       Laquelle ? interrogea avidement le député.

–       C’est qu’on n’est plus là pour la lire ».

 

Grâce à une longévité exceptionnelle, Pétain aura l’occasion de lire l’Histoire qui, le concernant, sera faite de gloire et de déshonneur.

 

Le champ de bataille de Verdun de février à décembre 1916

L 25 mars 16