jeudi, 10 août 1916

Objets de mauvaise vie

Le général Buat qui commande la 121e division d’infanterie sur le front de l’Oise est au repos avec ses hommes à Bayonvillers.

 

Il note dans son Journal :

 

« Assisté aux manœuvres des bataillons de chasseurs… Le soir, fanfare sur la place du village.

Mon gendarme, effaré, vient m’annoncer qu’il existe dans la localité deux femmes de mauvaise vie et me demande leur expulsion. Je me garderai bien de renvoyer deux objets d’une telle utilité… si les objets sont en bon état d’entretien et de santé. Si donc ils veulent admettre que la preuve sera périodiquement faite de ce bon état, ils resteront à Bayonvillers. Le gendarme n’en revient pas ».

 

Pour pallier l’abstinence sexuelle à laquelle sont confrontés les poilus les autorités militaires ferment les yeux sur la prostitution qui se développe dans les villes et village situés en arrière du front quand elles ne l’encouragent pas elles-mêmes (voir notre chronique du 29 janvier 1916).

De là à considérer les femmes comme des objets !!!