dimanche, 9 août 1914

« Nous ne savons rien de précis »

« Les troupes allemandes d’avant-garde sont exténuées » peut-on lire dans Le Populaire du 9 août, et sous ce titre le journaliste explique : « Il paraît que les troupes allemandes sont arrivées à la limite extrême de la fatigue. Elles ont fait des marches forcées depuis Aix-la-Chapelle jusqu’à Liège et à peine sont-elles arrivées, sans repos, qu’elles ont dû combattre pendant deux nuits et deux jours. Le physique et le moral du soldat allemand sont atteints. Il demande du repos. Au cours des combats, les spectacles étaient terrifiants. Sur les routes et les champs avoisinant les forts, on ne voyait que des cadavres de soldats allemands. »

 

Les Français vont-ils triompher avant même d’avoir combattu ? Faute d’informations précises les journaux brodent, inventent, cèdent à la tentation du mensonge patriotique. Entre propagande et rumeurs la population cherche en vain la vérité.

 

Maurice Digo, jeune architecte nantais de 22 ans écrit dans son « Carnet » :

« A la suite de combats dont nous ne savons rien de précis, des nouvelles extravagantes circulent : l’armée russe en Allemagne, l’armée française à Mulhouse. On avance en territoire ennemi. »

 

 

 

 

Maurice Digo