vendredi, 14 septembre 1917

« Ministres à tout faire »

 

Le gouvernement Ribot a démissionné le 9 septembre remplacé par un gouvernement Painlevé le 12.

 

 

Ce nouveau cabinet n’enthousiasme guère Gaston Veil qui passe en revue ses défauts dans son éditorial :

 

« D’abord on y trouve quelques pontifes qui ont fait partie d’un grand nombre de combinaisons. Nous les avons vus évoluer si souvent qu’il nous serait difficile de préciser leurs programmes et leurs principes… nous eussions mieux aimé qu’il ne s’encombrât pas de ces ministres à tout faire ».

« D’autre part, nous déplorons l’absence des socialistes dans le nouveau gouvernement. Ils ont contribué par leur attitude énergique à nous tirer de l’ornière où nous nous débattions avec le ministère Ribot. Il aurait été naturel qu’ils fissent partie du nouveau gouvernement ».

 

 

Mais Gaston Veil réserve ses coups les plus durs pour ses amis radicaux. Le parti radical, majoritaire au parlement et dans le pays « est allé une fois de plus à la débandade ». Malgré la consigne de ne pas participer au gouvernement, certains députés radicaux « acceptent un portefeuille tout de go, sans même consulter leurs amis. Il leur semble que du moment qu’ils ont le maroquin rêvé tout va bien et la France est sauvée. Les programmes ne comptent pas. L’orientation politique, on n’en parle même pas… Qu’est-ce que c’est que ce radicalisme qui ne sert qu’à pousser certains hommes au détriment de nos idées ? »

 

Et la guerre, et les poilus dans tout ça ? Gaston Veil doute de la pérennité de ce nouveau ministère.