samedi, 14 juin 1913

L’inauguration du buste de l’ancien proviseur

Le buste en bronze de M. Auguste de Caumont, ancien proviseur du Lycée de Nantes, a été placé dans la salle des actes du lycée, où se trouve déjà celui de l’abbé Follioley, son prédécesseur et ami.

Buste du proviseur de Caumont

Ce buste, œuvre de M. Lareux, sculpteur et professeur au lycée, a été inauguré par M. Tallon, préfet de la Loire-Inférieure, en présence de M. Bellamy, maire de Nantes, et du représentant du recteur de l’Académie de Rennes dont le lycée dépend.

 

A « cette cérémonie toute intime » avaient été conviés, avec la famille, les amis de M. de Caumont, le ban et l’arrière ban du lycée et des deux associations d’anciens élèves, celle de Nantes et celle de Paris, les administrateurs et professeurs du lycée, les abbés Nouchet et Braud et le rabbin Korb, aumôniers, les rédacteurs du Phare et du Populaire (mais pas ceux de la « presse réactionnaire »), etc.

 

 

Précédant le préfet, il revint à M. Gautté, président de la Société Amicale des Anciens Elèves du Lycée de Nantes, de faire l’éloge du défunt proviseur. Après ces discours et avant une intervention de l’artiste auteur du bronze, M. Mahistre, professeur honoraire, lut quelques vers, bientôt suivi de Maurice Pinard, de la Société des Anciens Elèves, qui donna un sonnet de sa composition :

 

A Monsieur DE CAUMONT

Ancien Proviseur du Lycée de Nantes

***

En contemplant ce bronze, où tes traits renaissants

A nos regards émus rappellent ta pensée,

De ton séjour trop bref en notre cher Lycée,

Je crois revivre encore avec toi l’heureux temps.

*

Je revois ta bonté dans tes yeux indulgents,

Qui semblaient démentir la note renforcée

De ta voix en courroux, quand la règle offensée

T’obligeait à sévir contre un de tes enfants.

*

De ce socle, aujourd’hui ta demeure éternelle,

Sur tous épands ici ton âme paternelle

Et communique-leur ta sagesse et ta foi.

*

Près d’un illustre ami, sois le gardien fidèle

Et vigilant ; maintiens à la maison si belle

Cet éclat, qu’en partie elle a reçu de toi.

Les deux poètes furent très applaudis.