mardi, 16 janvier 1917

L’essoufflement de l’enseignement patriotique

En cette année 1917, la victoire n’est plus qu’une échéance lointaine et la lassitude gagne toute la population.

 

Instituteurs et écoliers ne sont pas épargnés.

Si certains maîtres, suivant les directives officielles, continuent à donner un enseignement patriotique en introduisant la guerre dans toutes les leçons (orthographe, calcul, sciences, histoire-géographie et même l’enseignement ménager) d’autres, surtout dans les quartiers populaires où la guerre accroît la misère, décident, devant la démotivation des élèves, de prendre des libertés avec les instructions officielles :

 

« Nous ne faisons pas tourner toutes les leçons autour de la guerre, et même nous nous en gardons ; nous nous efforçons de conserver à l’école son caractère. Nous voudrions que notre école fût l’endroit calme où l’élève trouverait sérénité et douceur qui si souvent lui manquent ailleurs… Nous estimons que, de temps en temps, une lecture forte et judicieuse, une dictée appropriée, une leçon spéciale… frappent l’esprit de nos fillettes, leur donnent la forte émotion qui laisse trace ».

Directrice de l’école de filles de la rue Evariste Luminais