dimanche, 23 février 1913

Les socialistes nantais contre la Loi de 3 ans

Le commissaire central de police de Nantes fait rapport au préfet de la Loire-Inférieure d’une réunion du parti socialiste qui s’est tenue le 22 février, salle de La Croix-verte, rue de la Ville-en-bois.

Devant un faible auditoire (une vingtaine de personnes) le leader socialiste nantais Charles Brunellière a donné la parole à son camarade Cabannes, ancien candidat socialiste aux élections législatives à Nantes, qui a déclaré :

« Le parti socialiste de France, comme du reste, celui d’Allemagne, poursuit depuis quelque temps déjà, une campagne des plus actives contre ceux qui sont partisans de la guerre, notamment d’une guerre européenne. Comme vous avez pu le constater, les journaux français subventionnés par le gouvernement, ont profité de ce que l’Allemagne augmente ses effectifs militaires de quelques milliers d’hommes, pour crier de suite que notre armée allait se trouver dans un tel état d’infériorité vis-à-vis de la nation allemande, qu’elle ne pourrait plus, à l’avenir, assurer la sécurité du territoire. A cela, le parti socialiste répond que notre voisin a une population d’un tiers supérieure à la nôtre, que son territoire est plus vaste que celui de la France et qu’il lui faut par conséquent, une armée permanente plus forte que la nôtre….

On parle aussi de rétablir le service de trois ans, c’est-à-dire, d’enlever aux familles, à l’agriculture et à l’industrie 200 000 jeunes gens. Le parti socialiste ne se laissera pas faire et ne votera pas les fonds demandés, pas plus que la loi de 3 ans ».