mardi, 25 avril 1916

L’enseignement orienté vers la guerre

Pour se conformer aux circulaires ministérielles et (ou) par conviction (sans savoir ce qui l’emporte chez chacun), les instituteurs nantais introduisent la guerre dans leur enseignement, comme un ferment dans la pâte, pour développer le patriotisme.

 

 

Le directeur de l’école de garçons de Doulon-bourg écrit dans son rapport :

 

« Pendant la présente année scolaire, l’enseignement a été ce qu’il était les années précédentes avec cette différence que le personnel a orienté certaines matières, notamment la morale, l’instruction civique, l’histoire, la géographie, vers la guerre mondiale que nous subissons.

Toutes les leçons se rapportant aux hostilités ont été écoutées avec intérêt et retenues avec fruit, notamment les hauts faits d’armes de nos braves soldats extraits des communiqués officiels.

On a eu surtout recours à l’illustration (cartes géographiques, images, gravures, cartes postales, journaux) et on a tenu à faire figurer dans les leçons des chefs d’œuvre de sculpture, d’architecture, de peinture dévastés ou mutilés par les Allemands. Cette mise en scène a offert, avec des suggestions d’art, de vraies leçons de morale et de civisme.

Les cartes postales, reçues du front et des régions envahies, ont été d’un grand secours. Il y a lieu d’apprécier, une fois encore, le caractère pratique et éducatif de ce genre de leçons de choses qui, de séduisantes, s’efforcent d’être utiles et profitables, en stimulant la curiosité, en retenant l’attention naturellement fugitive de l’enfant, en habituant l’observation, en éveillant l’imagination, en fournissant mille manières d’exercer le jugement ».

 

Na 25 avril 16

 

 

 « Fraternité » : dessin d’un élève de l’école de Doulon en 1916 (AMN)