mardi, 24 octobre 1916

« Le village et le fort de Douaumont sont en notre possession »

 « Sur le front de Verdun, après une préparation d’artillerie intense, l’attaque projetée sur la rive droite de la Meuse a été déclenchée à onze heures quarante. La ligne ennemie attaquée sur un front de 7 km a été crevée partout sur une profondeur qui, au centre, atteint 3 km. Le village et le fort de Douaumont sont en notre possession… ».

Communiqué officiel du 24 octobre 24 octobre, 23 h.

 

 

Le lendemain, le général Guillaumat, qui cantonne désormais en Champagne, entre Chalons et Verdun, commente l’événement, dans une lettre à son épouse. Il le situe dans un contexte plus large, façon de rappeler que le sort de la guerre se joue aussi sur le front russe et dans les Balkans :

 

« Mangin a fait hier à Verdun de la belle besogne en reprenant d’un coup presque tout ce que les Boches avaient mis huit mois à enlever, y compris le fort de Douaumont, cause de tout le mal. C’est un succès capital. Cela aura-t-il une répercussion sur l’offensive en Roumanie ? C’est malheureusement ce qu’on ne peut affirmer. A Salonique on a l’air de toujours piétiner. Raison de plus tout de même pour faire ici tout ce que nous pouvons… Il faut encore beaucoup de patience et de courage, mais si la Roumanie tient, les événements pourraient se précipiter à la fin de l’hiver. Espérons que les Russes le comprendront et feront les sacrifices nécessaires pour que la Roumanie ne subisse pas le sort de la Serbie ; car cela, ce serait un vilain coup ».