mardi, 25 mars 1919

Le pied de guerre et le pied de paix

La France a décidé d’une démobilisation à l’ancienneté, par classes d’âge, mais comme il n’existe pas de régiments homogènes composés d’hommes du même âge, la démobilisation entraîne une constante réorganisation des unités à un moment où, tant que le traité de paix n’est pas signé, les hostilités peuvent reprendre.

 

Aujourd’hui, le général Buat fait signer au maréchal Pétain, commandant en chef, des lettres organisant la démobilisation.

 

Il note dans son Journal :

« La première a trait à la coordination des mesures à prendre pour faire cadrer la démobilisation avec le nombre des unités que nous pouvons maintenir, d’une part sur le pied de guerre, d’autre part sur le pied de paix. Il est évident qu’une relation étroite existe entre ces deux choses et que c’est un leurre de croire qu’on peut garder des unités mobilisées en nombre fixe – et le maréchal Foch veut ce nombre considérable – en même temps qu’on continue à démobiliser. Car, on continuera à démobiliser : nos soldats – cela se voit bien par le contrôle postal – s’y attendent et ne comprennent pas les tergiversations de la Conférence de la paix. Pour eux, la guerre est finie, et cela signifie qu’ils doivent rentrer dans leurs foyers. A notre avis, il n’y a pas de possibilité d’avoir plus de 20 divisions sur pied de guerre, et cela jusqu’à la libération de la classe 1911. Après, si la démobilisation se poursuit – ce qui ne fait aucun doute – il faudra descendre à 9 divisions d’infanterie sur pied de guerre ».