dimanche, 20 janvier 1918

Le courrier des lecteurs indiscrets

Pour saisir l’état d’esprit des combattants, les services de police contrôlent leur correspondance et surveillent les soldats permissionnaires dans les trains et les gares.

Ensuite, le commissaire spécial de police de Nantes en informe le préfet.

 

En ce mois de janvier :

« Dans notre région, suivant les classes de la société, l’impression produite par la correspondance du front est diversement commentée. La généralité est empreinte de patriotisme, mais, il y a peut-être lieu de tenir compte qu’elle n’est pas aussi sincère qu’elle le paraît, les auteurs n’ayant aucun doute sur la visite de leurs lettres ».

« L’état d’esprit des permissionnaires dépend beaucoup du plus ou moins de bien être de chacun ; l’insuffisance de nourriture, le commandement d’officiers inaptes, certaines injustices commises à leur égard, sont autant de griefs déterminant chez eux un mécontentement qui se manifeste souvent d’une façon ostensible. Néanmoins, en général, leur confiance et leur courage ne paraissent pas ébranlés.

L’opinion admet, sans restriction toutes les doléances des poilus et s’en fait l’écho ».