mercredi, 15 janvier 1919

Le Comité Nantais de la rive gauche du Rhin

Alors que la conférence de la paix va bientôt se réunir, des groupes de pression se mettent en place pour influencer les délégués.

 

A Paris s’est constitué un Comité de la rive gauche du Rhin qui a une antenne à Nantes placée sous la présidence du général de Sesmaisons avec, parmi ses membres : Alexis Ricordeau, Alexandre Vincent et les industriels Louis Amieux, Eugène de La Brosse, Brissonneau, Pierre Cossé…

En appelant aux « soldats de la Royauté, de la Révolution, de l’Empire et de la République tombés en barrant la route de Paris à l’envahisseur », le comité, dans une brochure intitulée « Pensons l’avenir », revendique :

« Puisque vers l’Est, il n’y a contre l’invasion, d’autres barrière que le Rhin, rejetons l’envahisseur de l’autre côté du grand fleuve ; prenons le Rhin comme frontière militaire. Mais ne traitons pas les provinces rhénanes comme les Allemands ont traité l’Alsace-Lorraine. Gardons nos traditions de justice et d’humanité : pas d’annexion sans le consentement des populations. Actuellement, contentons-nous de ce qui suffit à notre sécurité : une sorte de protectorat politique, économique et militaire, ou plutôt l’autonomie des provinces rhénanes, sous le contrôle franco-belge ».

 

Et le comité rappelant « l’heureux passé » de la Rhénanie quand elle était divisée en départements français, sous la Révolution et l’Empire, ne doute pas que la population demandera un plébiscite pour être rattachée à la France.

La question de la rive gauche du Rhin n’a pas fini d’agiter la conférence de la paix.