lundi, 10 juillet 1916

Le colis du soldat

Les nombreuses « Œuvres de guerre » permettent aux écoliers nantais de se mobiliser, comme leurs aînés, de faire preuve de solidarité avec les Poilus et de créer une sorte de communion entre le front et l’arrière, comme le montre ce passage du rapport de la directrice de l’école de filles de la rue du Boccage, consacré au « Colis du soldat » :

 

« Cinq classes de l’école s’occupent chacune d’un soldat à qui elles envoient des colis accompagnés de lettres ou de cartes. Ce sont les mêmes soldats que l’année passée. Ils répondent aux lettres, les uns personnellement, d’autres illettrés par l’intermédiaire de camarades. L’un de ces derniers eut pendant quelque temps un secrétaire qui écrivait des lettres fort intéressantes, et dont la lecture faite par la maîtresse à toute la classe était une véritable leçon pour les élèves…

Un autre soldat a envoyé, durant l’année scolaire, aux élèves des bagues d’aluminium confectionnées par lui. Le même se rendant en permission aux Sables d’Olonne s’est arrêté à Nantes retardant de douze heures son arrivée chez lui afin de rendre visite aux élèves et de les remercier. Il vint à l’école le 10 juillet au matin, on le fit déjeuner, on lui présenta les élèves qui ont coutume de lui envoyer des colis.

Enfin un autre soldat envoya le texte de sa citation à l’ordre du jour aux élèves qui s’occupent de lui ».