dimanche, 5 août 1917

Le chaos russe

C’est, dans Le Populaire, le titre de l’éditorial de Gaston Veil, toujours très attentif à ce qui se passe chez notre allié de l’Est :

 

« Les nouvelles qui nous arrivent de Russie continuent à être attristantes… nous sentons que là-bas les choses vont mal. Je ne commenterai pas les communiqués. Nos alliés ne cherchent pas à dissimuler leurs revers ; ils se bornent à en rejeter la faute sur ces étranges soldats qui délibèrent au lieu de combattre… Pour comprendre le mal qui sévit à l’avant c’est à l’arrière qu’il faut regarder… ».

 

Gaston Veil se livre alors à une analyse minutieuse des forces politiques russes puis pose la question : « Kerensky réussira-t-il à faire entendre raison aux unes et aux autres ? Le temps presse, car les Allemands n’attendent pas et ils profitent des circonstances ».

 

Il pense que : « Pour être sauvée, la Russie a besoin d’un pouvoir fort ». Il tolérerait la dictature d’un Kerensky mais craint que ce soit Korniloff qui impose une dictature militaire qu’il juge inacceptable. Et il conclut : « Nous ne sommes peut-être pas encore arrivés au passage le plus dangereux de la Révolution russe ».