mercredi, 27 février 1918

Le cas des espionnes (suite)

Le Populaire revient encore aujourd’hui sur le sort réservé aux deux espionnes condamnées à mort.

 

Le journal rappelle que les deux femmes, pressées par leurs avocats, se sont pourvues en cassation. La démarche ayant peu de chance d’aboutir les deux défenseurs, M. Robiou-du-Pont et M. Bachelot de Villeneuve, ont déjà commencé à constituer le dossier de recours en grâce.

 

Le journaliste continue :

« Nous avons su également que les deux condamnées ont une attitude déconcertante de calme. Bien que l’heure décisive approche de plus en plus, elles mangent, boivent normalement et paraissent dormir de même. Elles plaisantent même et chantonnent à l’occasion.

Les femmes Alvarez et Faucher sont ensemble dans une cellule, et au régime des condamnés à mort : deux gardiennes les surveillent constamment. Les deux condamnées peuvent circuler « librement » dans leur chambre, dans la journée, mais à la nuit tombante, on leur entrave les mains et les pieds.

En un mot, les deux espionnes paraissent préparées à l’expiation suprême, que pourrait seule leur éviter la clémence présidentielle ».

 

Que des femmes affrontent courageusement la mort au lieu d’être faibles et désemparées, cela semble dépasser l’entendement du journaliste.